En raison de la multiplicité des secteurs qui interviennent et se croisent dans les parcours des personnes en situation de vulnérabilité, il devient de plus en plus important de se référer à des données, quantitatives ou qualitatives, capables de nous informer, nourrir et guider dans ces mêmes parcours.
Œuvrant auprès des personnes en situation de vulnérabilité, les organismes gestionnaires et les professionnels sont nombreux à rechercher des statistiques, des études et guides pratiques en lien avec la population qu’ils accompagnent, soit dans le cadre courant de leur prise en charge, soit afin de développer de nouveaux services.
Pourquoi collecter des données ?
Cette quête des données peut survenir dès lors que nous souhaitons faire, à titre d’exemple, un diagnostic territorial pour inscrire notre offre de service en lien avec les ressources disponibles ; ou bien lorsque nous envisageons l’expérimentation d’un dispositif pour un public ciblé et nous avons besoin de faire un état des lieux de l’existant et de décrire les besoins de ce public afin de montrer la plus-value de cette expérimentation.
Quels indicateurs retenir ?
Le choix des indicateurs doit être rigoureux et suivre certains critères de qualité tels que la fiabilité, la crédibilité aux yeux des parties prenantes, le niveau du contrôle exercé par les partenaires sur le résultat en question… La définition et le mode d’enregistrement des données peuvent impacter la production de l’indicateur. Ainsi, des dispositifs similaires produisent les mêmes indicateurs mais ne peuvent être comparés entre eux car n’ayant pas le même périmètre d’intervention ou la même définition par exemple de ce qu’est « une intervention » (tout appel téléphonique est-il comptabilisé comme un acte ou doit-il répondre à certains critères pour être comptabilisé comme tel ?). Pour compter, il faut nommer.
Qui sont les acteurs de la donnée ?
Nombre d’acteurs interviennent dans la collecte et l’analyse de ces données, donnant lieu à des batteries d’indicateurs qui nous aident à comprendre d’une part les profils et besoins des personnes accompagnées et d’autre part la dynamique du système de santé dans lequel nous agissons. Tel est le cas, pour la CNSA, la DGCS, l’ANAP, l’ONPE, l’Insee, la Drees, l’ARS Bretagne, la Région, les Conseils départementaux, la DRJSCS, la DREAL, l’ORS, le CREAI, l’AGEFIPH, l’Assurance maladie, la CAF, la MSA, la MDPH, l’Éducation Nationale, les SIAO, …
Néanmoins, ces collectes peuvent paraitre parcellaires s’attaquant le plus souvent à un angle de vue, trempé d’une culture partagée avec le secteur dont il est issu.
Les avantages d’un observatoire
Faisant face à une transformation de l’offre qui se fait miroir du regard que nous portons sur la trajectoire de vie de la personne vulnérable, trajectoire non plus à « réparer » mais à bâtir par cette même personne en l’épaulant si elle le désire et si elle en a besoin, la posture d’observation à 360° devient de plus en plus prégnante et nous permet de développer des passerelles entre les différents regards qui concurrent à comprendre et anticiper les orientations du système de santé.
Dans ce contexte, que ce soit à l’échelon régional ou national, le CREAI Bretagne est impliqué dans un chantier qui vise à mettre en place un Observatoire des situations de vulnérabilité afin de participer à une utilisation croisée de données et à enrichir les informations recherchées par les professionnels en première ligne dans ces domaines ainsi que les politiques publiques qui leur sont dédiées (retrouver tous les détails dans notre article)
Pour illustrer le travail effectué par cet observatoire, nous vous proposons la dernière publication sur la scolarisation des élèves en situation de handicap en Bretagne ⬇
Un exemple concret de rapport issu de l'observatoire
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Aurélie Lermenier